Le café du village de Temple-sur-Lot est inactif depuis plus de 30 ans. De son activité passée, il reste des murs - porteurs d’histoires et de mémoires - et des souvenirs - ceux des parties de jeux, des verres partagés, des achats à la boucherie.
Emmanuel et Charlotte sont de nouveaux arrivants dans la région : installés depuis quelques mois dans un village voisin, ils font un constat partagé par tous. Les lieux de convivialité et de rencontre qu’étaient les cafés de village ont disparu, alors que les habitant.e.s sont toujours présent.e.s, actif.ve.s et mobilisé.e.s pour une vie locale. De plus, à Temple-sur-Lot, plus qu’ailleurs, l’attrait touristique est réel. Alors, comment peut-on expliquer cette disparition des lieux communs ? Et justifier la vacance du patrimoine ?
A la première visite, Emmanuel et Charlotte ont un coup de cœur immédiat pour le lieu. Rapidement se pose la question d’acheter le café, et pourquoi pas la maison voisine, que tous appellent « la maison Ollier ». Mais pour y faire quoi ? Pour proposer quelle programmation ? Quelles ambiances ? S’adresser à qui ? Et fédérer quelle communauté ?
Nos deux structures que sont l’atelier formidable et tout terrain sont mobilisées en amont de l’achat de l’ancien café pour questionner une programmation en lien avec le territoire, et vérifier sa cohérence avec la capacité des lieux.
Pour cela, nous avons proposé une démarche de résidence : venir s’installer pendant une semaine, au sein du café et dans le village, pour rencontrer, écouter, collecter les petites et grandes histoires qui tissent les relations sociales et le dynamisme de Temple-sur-Lot. Cette attention à l’existant, aux besoins et aux envies permet de poser un regard juste sur le potentiel devenir de l’ancien café.
Durant cette semaine de résidence, nous avons rencontré plusieurs acteurs ressources, croisé de manière spontanée des usager.ère.s plus ou moins ponctuel.le.s du village, éprouvé le bâtiment du café et ouvert ses portes le temps d’une journée. Il en résulte une analyse et des propositions de scénarios pour réactiver le lieu.
Et, au-delà de « simples » préconisations architecturales, le travail mené tente de se positionner sur des questions actuelles et sociétales : comment investir les tissus ruraux aujourd’hui ? Comment créer des communs ? Comment traduire des ambitions écologiques et sociales dans une programmation et une transformation architecturale ? Comment accompagner au plus près une reprise citoyenne de la fabrique des territoires ?